Union, une équipe de Douala championne du Cameroun. New Stars, une formation de la même ville en finale de la Coupe du Cameroun, édition 2012. La saison prochaine, Union, New Stars, Astres, Douala Athletic Club, quatre formations de Douala évolueront en première division. Un stade de la Réunification qui revit chaque dimanche. Les ingrédients sont réunis. Jadis poumon du football camerounais dans les années 70 avec des équipes comme Union, Eclair, Rail, Dihep di Nkam, Caïman, Léopard, Oryx, Dynamo, Douala revit. A un moment donné, le centre de gravité s’était déplacé de la capitale économique à Yaoundé, capitale politique. Canon, Tonnerre ont animé les débats dans les années 80. Dragon, Lion, puis plus tard Prévoyance, Olympic s’étaient invités dans la « discussion ». Après une brève incursion à l’Ouest dans les années 1990-2000 avec les révélations de Sable de Batié, Fovu de Baham, Panthère de Bangangté, le football camerounais a « séjourné » dans le Grand Nord, notamment à Garoua, une dizaine d’années durant avec l’apparition de Coton Sport sur la scène nationale.

Depuis quelques mois, on assiste à un passage de témoin entre Garoua et Douala qui reprend sa place de citadelle du football camerounais. Le public renoue avec le chemin des stades. Chaque dimanche désormais, la cuvette de Bépanda fait quasiment le plein d’œuf. Les matches du championnat national de première division font de nouveau courir les foules à Douala. Les amateurs de foot cochent même déjà dans leurs calendriers des rendez-vous comme Astres-Union ou encore New-Stars-Union. Ces deux équipes dirigées par deux connaisseurs du football, animent la cité économique. Ce n’est pas un hasard si Union a décroché son titre de champion du Cameroun et que New stars arrache de haute lutte son ticket pour la finale de la Coupe du Cameroun. Pour sa première saison en D1, New Stars, club dirigé par Faustin Domkeu, ancien président de l’Union de Douala, fait sensation. Qu’est-ce qui explique cette résurrection du football à « doul » ? C.T cherche des réponses à cette question.

Certains observateurs pensent que l’installation du gazon synthétique au stade de la Réunification de Bepanda joue un rôle dans cette renaissance. Grâce à la FIFA, l’aire de jeu est redevenue bonne. Mais, la réfection des tribunes, des vestiaires et de la loge présidentielle n’a pas encore suivi. Le directeur de cette plate-forme sportive et son équipe consentent néanmoins de gros efforts pour que le stade de la Réunification, construit en 1971 redevienne fréquentable. Une frange d’analystes explique également que ce come-back de Douala se justifie par la nature même de la ville. Cité des affaires, ceux qui dirigent les clubs ont le souci de bâtir des équipes professionnelles compétitives, rentables. Les Faustin Domkeu, Charles Kamdem, Franck Happi…ont l’ambition de monter et de développer leurs clubs pour en faire des machines à sous. Avec l’exposition qu’offre la Coupe du Cameroun, New Stars aura une bonne visibilité. En cas de victoire face à Unisport, finaliste malheureux en 2011, l’équipe se qualifiera pour la Coupe de la Confédération. Union jouera la Ligue des champions. Avec la montée de Douala Athletic club en D1, le nombre de matches disputés à Bépanda va augmenter. Les supporters, les sponsors, les médias, la Fécafoot, la Ligue, les collectivités territoriales décentralisées, les mécènes, doivent prendre le relais pour accompagner ce réveil. Les autres équipes sont invitées à suivre le mouvement. Le retour de Tonnerre en MTN-Elite One peut-il faire bouger les choses à Yaoundé qui aura trois clubs en D1 la saison prochaine ? C’est le souhait de tous les amateurs de foot qui saluent cette résurrection du football à Douala.

Brice MBEZE, CT