Après la mise sur pied du comité de normalisation, nous avons, dans un entretien téléphonique, donné la parole au politologue et enseignant à l’université de Yaoundé2 Soa Eric Mathias Owona Nguini pour comprendre les enjeux et les défis de ce comité de normalisation.

Au regard des profils des membres qui ont été nommés dans ce comité de normalisation, est-ce qu’on peut s’attendre à un travail bien fait ?

A priori Oui. On ne peut pas avoir d’inquiétudes au regard des personnalités qui ont été choisies au sein de ce comité de normalisation. Ces personnalités jouissent d’une expertise. Que ce soit l’expertise du droit en général, du sport en particulier ou des affaires sportives. Ce sont souvent des anciennes autorités gouvernementales ayant excellé dans le cadre de leurs activités aussi bien ministérielles que sportives. Ce sont parfois des anciens dirigeants de club ayant fait leur preuve comme monsieur Ngassa Happy. Ce sont des références dans le domaine du droit et également dans le domaine de l’écriture des statuts comme le professeur Adolphe Minkoa She. Ce sont des personnalités qui ont un grand vécu sportif international comme Michel Kaham qui a été notamment ancien entraineur adjoint des Lions indomptables lors de la prestigieuse campagne de 1990 et qui est par ailleurs un grand formateur à la Kadji sport academy. Donc, à ne citer que ceux-ci, on peut dire que tous sont à leur place. Il faut maintenant que ce comité travaille afin qu’on en arrive à une fécafoot ayant des textes justes.

Alors qu’on s’apprête à installer ce comité, certains estiment que la FIFA doit d’abord attendre le verdict du tribunal arbitral du sport eu égard à la requête introduite par John B Ndeh. Est-ce que cette requête actuellement peut prospérer ?

Je crois qu’il ya eu une approche faite par le TAS pour convier le Cameroun et la FIFA à une agréable issue de telle manière qu’on puisse aller au fond dans la procédure qui est actuellement en cours .Cela montre que le TAS est préoccupé par le réchauffement des relations entre le Cameroun et la FIFA. Maintenant, ce qui peut sembler étonnant est que certains des acteurs en conflit à la fédération tiennent à exprimer des sons discordants. Mais ce qui est essentiel, c’est de mettre en place le cadre normatif qui va permettre des élections sincères et justes.

Pouvons –nous espérer qu’aux termes des travaux de ce comité naisse une nouvelle fécafoot avec des textes bien faits et qu’on ne pourra plus toucher à l’avenir ?

Je pense qu’il ya une chance que ces textes aux termes des travaux soient bien ficelés au regard des personnalités qui animeront ce comité. Mais comme je l’ai dis au départ, l’élément clé de ce processus est la bonne foi des factions en conflit qu’il ya aujourd’hui à la fécafoot. On peut faire un assainissement des statuts de la fédération sans que la crise ne soit résorbée si les acteurs demeurent dans leur posture de mauvaise foi.

Pour sortir, Est-ce qu’on peut dire que la diplomatie camerounaise aura gagné dans tout ça, puisque finalement il ya pas eu de « casse » ?

Quoi qu’on en pense, on peut dire que le gouvernement de la république du Cameroun est parvenu quand même à se faire entendre à la FIFA sur ce dossier.

Interview réalisée par Léger Tientcheu