Théophile Feunkou, un homme de devoir au service de l’Union de Douala
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On compte au bout des doigts d'une seule main des joueurs qui ont réussi à remporter le championnat d’un pays comme joueur et entraineur avec la même équipe. Théophile Feunkou peut se targuer de figurer dans cette short list. Car après avoir été sacré champion du Cameroun en 1990 avec l’Union sportive de Douala, il a récidivé en 2012, cette fois en tant qu’entraîneur adjoint au côté de Bonaventure Djonkep promu sélectionneur adjoint des lions indomptables du Cameroun. Un succès qui se dessinait au début de sa carrière footballistique à Jupiter de Douala en 1983. A sa première saison au club, on lui fait confiance et lui confie le brassard de capitaine. Une fonction qu’il va assumer avec brio. Car il conduit Jupiter en deuxième division en 1984, soit une année après son arrivée. Il ne s’arrête pas là. Doté d’une bonne lecture du jeu adoubée d’une bonne présence dans l’entrejeu de Jupiter, le jeune demi-défensif retient l’attention de plusieurs dirigeants de clubs d’élite. Il choisit de s’engager à l’Union sportive de Douala en 1985. Cette date marque le début d’une belle et longue aventure avec les vert-blancs qui le conduira aux cimes du football camerounais. Cinq années après son arrivée chez les Nassara Gamakai (1990), il remporte le titre de champion du Cameroun.
1988, le début d’une carrière internationale
L’année 1988 marque un tournent décisif dans la vie du jeune Feunkou. C’est au courant de cette année qu’on le convoque pour la première fois en équipe nationale A du Cameroun. Il y reste de 88 à 91. C’est d’ailleurs en 91 qu’il met un terme à sa carrière footballistique. La retraite sonnée, l’enfant de Nkolouloun (quartier populeux de Douala) se déconnecte du football et se lance en entreprise.
Traversée du désert !
Après sa retraite, le milieu défensif rompt avec le football et se embrasse une carrière ouvrière. Il travaille au sein de la Compagnie Batoula, une société basée à Douala. Il la sert de 1991 à 2004. Cette période aide le jeune passionné du football à suivre des formations d’entraîneur. C’est ainsi qu’il effectua un séminaire d’entraîneur supervisé par Jean Spliant Youdom en 1996. Cette formation lui donne le goût de l’entraînement. D’où son engagement de 1998 à 2000 à Africa Sport, un club de la Ligue départementale du Wouri. Sous sa direction, Africa Sport se qualifie deux fois aux barrages. Un exploit qui donne des idées aux unionistes qui lui font appel.
2005, le retour à l’USD
Au bout de quelques années d’apprentissage du métier d’entraîneur en Ligue départementale, Theophile Feunkou effectue son « come-back » chez les « vert-blancs » en 2005 comme entraîneur adjoint de Bonaventure Djonkep et responsable de l’équipe junior. Leur travail permet au club au « million de supporters » d’être vice-champion du Cameroun en 2007. Mais on les vire l’année suivante (2008) pour défaut de résultats. Feunkou qui ne cessait d’engranger de la maturité et de l’expérience ne chôme pas pour autant. On le recrute à Friendship Academy quelques mois plus tard. Animé par le même enthousiasme et la même détermination, il réussit à qualifier cette équipe en finale des barrages. L’Union le sollicite de nouveau.
2009 – 2012, le couronnement
Les dirigeants de l’Usd lui font de nouveau appel en 2009. Et on lui confie l’équipe junior. Son premier challenge est de mettre sur pied un groupe solide. Il parvient et permet aux jeunes unionistes de régner sans partage sur le football jeune dans la région du littoral. De 2009 à 2012, ils engrangent une douzaine de titres au rang desquels un titre de champion du département du Wouri, champion du Littoral, vainqueur de la coupe de l’Unité. En dépit des mauvaises conditions de travail, le jeune entraîneur de football ne cesse de travailler, sans se plaindre. Une attitude appréciée par Bonaventure Djonkep.
2011, le retour en équipe première
En 2011, les dirigeants des Nassara font de nouveau appel à Bonaventure Djonkep comme entraîneur principal. Il se souvient de son adjoint d’antan et le fait monter en équipe première. Théo n’abandonne pas les juniors pour autant et exerce comme entraîneur adjoint de l’équipe sénior et principal chez les juniors. Le Duo Djonkep – Feunkou gagne le championnat du Cameroun en 2012. Puis vint le divorce.
2013, La brouille avec Djonkep
Bonaventure Djonkep et ses adjoints ne parviennent pas à tenir la dragée haute la saison après le sacre de 2012. L’Union enchaîne des contreperformances. Face à ceci, le président du conseil d’administration, Franck Happi après consentement vire son entraîneur. Quelques uns de ses adjoints le suivent. Feunkou en homme de devoir décide de tenir le gouvernail. Il sort le club de la zone de relégation et termine la saison à la troisième marche du podium.
Il faut souligner que plusieurs indiscrétions laissent entendre, que Djonkep aurait assimilé sa décision de rester dans la barque après son éviction à une trahison et ne le lui aurait pas pardonné cela. Le coach Théo explique son choix: « Il (Djonkep) m’a trouvé dans la maison. Il venait d’ailleurs. Chacun a négocié son contrat. Il a mal pris ma décision au départ. Pour finir on s’est compris. » Le Pca du club visiblement satisfait ajoute: « Théophile Feunkou est un homme de devoir. C’est un gardien du temps. Il est un fils de la maison. Il ne pouvait pas partir. » Ce montrera-t-il aussi solidaire en retour ? Pas si sûr. Car des sources concordantes affirment que Feunkou pourrait être élagué du banc de touche de l’Usd la saison prochaine et son stagiaire, Diallo Siewe devrait le remplacer. Le concerné relativise : « L’Union n’est pas ma maison. Si on estime que je ne peux plus rien apporter à l’équipe, qu’on me libère. » Tranche-t-il à ce sujet.
A 52 ans, Théophile Feunkou n’est pas au bout de ses rêves. Il aspire à devenir un grand entraîneur de football et de remporter plusieurs titres continentaux. Il compte assouvir ce rêve avec Coton Sport de Garoua ou une autre équipe africaine.
Par Léger Tientcheu
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