Bapidi Fils de Coton : la champions league et ses déboires avec l’Espérance de Tunis
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De retour de Bamako où Coton Sport de Garoua a obtenu sa qualification pour la phase de poule de la champions league africaine, en terrassant le stade malien (3 – 0 aller, 0 – 0 retour), nous avons tendu notre micro à Fils Bapidi, le capitaine des cotonniers. Entre émotions et mésaventure, ce jeune défenseur axial qui rêve d’une belle et longue carrière nous parle de ses préférences…
Quel est votre sentiment quelques jours après la qualification de votre équipe en phase de poule de la champions league africaine?
Nous ne pouvons être animés que par un sentiment de satisfaction. Ceci d’autant plus que le match n’a pas été facile. Nous avons connu de nombreuses difficultés au Mali. Nous avons été bien accueillis à notre arrivée à l’aéroport de Bamako. L’ambiance de départ à changé quand nous avons foulé la pelouse pour la reconnaissance de l’aire de jeu. Nous avons reçu des jets d’urines, d’œufs…, au cours de la reconnaissance du stade. Malgré ces manœuvres d’intimidations, nous sommes restés concentrés sur notre objectif de départ. Car nous étions préparés mentalement à vivre des situations pareilles. Avec mon expérience du haut niveau, j’ai demandé à mes coéquipiers de ne pas se laisser intimider et rester concentrés sur le match. Le coach a renchéri en demandant aux uns et aux autres d’être fort ! C’est cette force morale qui a fait la différence sur cette rencontre. Nous sommes allés au Mali avec pour unique objectif de rentrer avec la qualification.
Comment avez-vous trouvé le jeu du stade malien ?
Nous avons trouvé une équipe malienne mieux élaborée, que celle que nous avions joués à Garoua au match aller. Les joueurs évoluaient face à leur public. Ils ont fait preuve de beaucoup plus d’engagement et de motivations que lors du match aller à Garoua. Mais nous avons fait preuve de plus envie et de détermination. Avant de commencer la rencontre, nous étions conscients que nous subirions les trente premières minutes du match. Et que cette période passée, ils vont lâcher la pression. Nous avions profité pour prendre le match à notre compte. Nous nous sommes procuré plusieurs occasions franches que nous avons vendangées. Nous avons loupé des face à face. Les trois buts marqués au match aller, nous ont permis de rester serein. Car nous savions que même avec un match nul, nous serions qualifiés.
Coton Sport déroule en champions league et est à la peine en Elite one. Qu’est ce qui peut expliquer ceci ?
C’est le football ! Je ne sais comment vous l’expliquer. Les matchs de champions league sont différents de ceux du championnat. Comme vous le constatez après un match de la ligue des champions, nous enchainons avec les matchs de championnat. Nous n’avons pas suffisamment de temps pour récupérer. Ceci n’est pas une excuse. Mais je tiens à préciser que le championnat et la champions league ont leur spécificité. Nous nous sommes donné pour objectif d’être plus concentrés en championnat. Si nous le faisions, nous pourrions très vite remonter au sommet de l’Elite one.
Pensez-vous que vous avez les qualités nécessaires pour remporter la champions league africaine 2013 ?
Bien sûr ! Nous n’avons pas accédé en phase de poule par hasard. Nous formons un groupe solide et solidaire. Nous sommes de bons amis et nous avons sensiblement le même niveau technique. Il n’est pas question pour nous de dire que nous sommes entrés en phase de poule et que nous perdrons désormais tous nos matchs. Non ! Nous sommes convaincus que nous avions le potentiel et les qualités nécessaires pour rivaliser avec n’importe quelle équipe au monde. De façon unanime, nous nous sommes promis d’offrir la champions league africaine 2013 au Cameroun. Ceci est faisable !
je rêve me faire un nom
Sur le plan personnel, quelles sont vos ambitions ?
J’ai l’ambition de tous les footballeurs du monde. Je rêve comme tous les autres d’avoir une belle et longue carrière, d’avoir un bel avenir… Il est vrai que j’ai côtoyé le championnat tunisien qui est semi-professionnel. Je rêve comme tous les autres de repartir, évoluer dans un grand championnat et me faire un nom. Je pense que je suis sur la bonne voie. Ce bref passage dans le championnat tunisien m’a permis d’être plus fort, intelligent et j’ai gagné en expérience. Je suis fier d’arborer les couleurs de Coton Sport (Vert-blanc). Je suis convaincu qu’avec ce club si je reste concentré, j’attendrais les objectifs que je me suis fixés.
Parlez-nous brièvement de votre passage à l’Espérance de Tunis !
J’ai passé quelques temps à l’Espérance de Tunis. J’ai connu de nombreuses difficultés dans ce club.
Quelles sont ses difficultés ?
A mon arrivée, j’ai été très bien accueilli par mes dirigeants. Tout c’est très bien passé. Mais quelques temps après nous avons eu un changement d’entraineur. Le nouveau m’a fait connaitre d’énormes misères. Je ne me suis pas laissé affliger par tout ceci. Je me disais que ce sont des réalités du football. En plus dans tous les secteurs de la vie quotidienne, vous ne pouvez pas être aimé ou détesté par tout le monde. Mon séjour à l’Espérance a été ponctué par plusieurs difficultés.
Oui, parlez-nous de ces difficultés ?
Le coach estimait que je ne fais pas parti de son effectif. Je lui ai dit que je n’ai rien contre son choix. Car c’est lui le seul responsable des choix tactique et il est le seul à mettre sur pied sa vision du jeu. Mais j’ai sollicité qu’on me donne en prêt dans un club, où je devais bénéficier de plus de temps de jeu. Car je sortais de la coupe du monde junior avec le Cameroun, où j’avais fait bonne impression. Il était question pour moi de progresser et non de régresser. Les dirigeants de l’Espérance ont refusé de me prêter dans un autre club. Ils ont choisi de me rétrograder à l’équipe réserve. J’ai terminé la saison avec la réserve. La saison achevée, je leur ai demandé de me verser ce qu’ils m’avaient promis au moment de la signature du contrat. Ils ont refusé. J’ai dit décidé de ne plus jouer. Je leur ai dit que je suis prêt à rentrer au Cameroun. Car c’est de là que je suis sorti pour me retrouver en Tunisie. J’étais conscient qu’en continuant de bien travailler, j’aurais la possibilité de repartir quel qu’en soit le temps que ça prendra. Les dirigeants de l’Espérance sont restés fermes et on refusé de me libérer. J’ai saisi un avocat et nous avons déposé une plainte à la FIFA. La FIFA a tranché à ma faveur.
Vous rêvez de faire une grande carrière. Quelle est votre club de rêve ?
Je ne pourrais pas vous donner mes clubs de rêve. Je pourrais au contraire vous parlez de mes championnats préférés. Je rêve d’évoluer dans les championnats : allemand, anglais, italien, voire français. Pour moi le club n’est pas indispensable. Car si vous êtes dans une équipe et que le groupe soit uni, vous pourriez réaliser de belle performance et vous faire un nom.
Parlez-nous de votre club de rêve !
Je ne vous parle pas ici de mes clubs de rêve. Mais des clubs que j’apprécie. J’apprécie le Paris saint germain (France) et le Real de Madrid (Espagne). Bon maintenant j’aimerais jouer dans le championnat anglais à Tottenham et en Allemagne je souhaite jouer à Dortmund. J’aime l’esprit qui règne dans ces deux clubs et leur façon de jouer. Quand ils évoluent, vous sentez qu’il y a de l’engagement. On constate qu’ils ont la volonté de bien faire même si les choses ne donnent pas forcement comme on le souhaite.
Parlons de vos préférences. Qu’est ce que vous aimez le plus ?
Je suis une personne réservée, qui aime se sentir bien entouré. Je m’efforce d’être sociable et j’aime m’épanouir. Je suis un fan de musique, malgré le fait que je n’aime pas danser. Pendant mes heures libres, je m’amuse sur le net. J’aime également passer mon temps en famille. Mon papa étant décédé, je cause beaucoup avec ma maman, ainsi que mes frères.
Quel est votre repas préféré ?
Je suis un bassa. Ma nourriture préférée est le Mbongo (une sauce noire avec des épices). J’aime aussi le pilé de plantains murs (pilé de plantain et de haricots, un repas de l’ouest Cameroun).
Quels sont vos goûts musicaux ?
J’aime tout ce qui est musique : R&B, Makossa, Zouglou… j’aime la bonne musique.
Quand avez-vous pris l’avion pour la première fois?
Ça fait plusieurs années. C’était en 1998
Où alliez-vous où ?
J’allais au Gabon avec mon papa.
Quand êtes vous entré dans l’avion la première fois pour aller jouer un match ?
C’était en 2009
Quel match ?
Cameroun – Burundi, avec l’équipe nationale junior.
Merci pour ce temps passé ensemble
C’est moi qui vous remercie.
Entretien mené par Noumi
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