Arrêt des championnats : la saison du CTT au scanner





La fin de la saison 2019-2020 donne l’occasion de revenir sur la gestion des championnats professionnels du  Comité Technique Transitoire (CTT).

Pour une première expérience, le CTT a vu sa saison écourter en raison de la Pandémie du Corona virus. Toutefois ç’aura été une saison marquée par de points positifs mais aussi des aspects négatifs. En remplaçant la Ligue de football professionnel du Cameroun dissoute par une décision de la FECAFOOT en septembre 2019, le comité technique transitoire avait l’obligation de mieux faire dans l’organisation des championnats professionnels  afin de taire les critiques relatives à la dissolution de la LFPC, alors que son président Pierre Semengue avait encore un an pour boucler son mandat.

Pour se donner les moyens de bien débuter la saison et surtout pour fidéliser les clubs à sa cause, le CTT de la FECAFOOT avait mis la main à la poche avant le démarrage des championnats. Il s’agissait d’un appui de pré-saison  aux clubs de l’Elite One et Two dont le montant se chiffrait à 102 millions de frs cfa. Evidemment quand il y a l’argent, tout roule comme sur du velours. Les clubs ont pris part aux championnats, sans fausse note comme ce fut souvent le cas sous la LFPC.

Les Bons points

L’organisation a globalement été une réussite. Le trophée des champions tenu à Bafoussam pour marquer le lancement de la saison était une innovation. On note aussi que les journées de championnat Elite One et Two se sont disputées en respectant quasi parfaitement les calendriers des matches rendus publics en début de saison. Au niveau des gradins, on a assisté parfois à des affluences record, lors de certaines rencontres au stade de Ngoa Ekelle de Yaoundé et aussi au Middle Farm stadium de Limbé. L’un des points positifs aura été la baisse des plaintes envers les arbitres. Ceci était la résultante d’une stratégie mise en place par le CTT. Les principaux acteurs ont été mis en lumière, avec la publication des équipes-types, après chaque journée du championnat. Une commination aussi accrue sur les classements des meilleurs buteurs, des résultats et même des classements. Du point de vue du spectacle, il faut dire qu’il y a eu une légère revue à la hausse. Le niveau entre les clubs était presque similaire. Jamais par le passé, le fauteuil de leader ne s’était autant baladé, au fil des journées. N’eût été la pandémie du Covid-19, le suspense aurait été entier jusqu’à la dernière journée pour lever le voile sur le champion et les clubs relégués.

Les mauvais points

Le gros point noir du CTT pour sa première saison aura été le refus d’appliquer la sentence de la Cour de Conciliation et d’Arbitrage du Comité national olympique et sportif du Cameroun qui réintégrait New Stars de Douala en Elite One. Ceci lui vaut un procès au niveau du Tribunal Arbitral du Sport.  Aussi, plusieurs observateurs n’ont pas compris le tour de passe-passe qui a abouti au maintien de PWD de Bamenda en Elite One et la garantie d’une place en Elite One aux Astres de Douala, quoi qu’il advenait.  On n’oublierait pas également la reprise manquée de la phase retour en début d’année. Les clubs regroupés autour du syndicat des clubs d’élites du Cameroun réclamaient le paiement des subventions portant sur la rémunération des joueurs et des encadreurs, le paiement de la dotation relative au fonctionnement du football professionnel pour la saison 2019-2020 et aussi la mise à leur disposition des stades gazonnés pour les matches de championnat.

Il faut dire que l’organisation des championnats professionnels par le CTT a fait saigner la FECAFOOT. Une subvention de 294 millions de francs Cfa avait été versée aux clubs et à ceci il faut ajouter 96 millions de francs Cfa pour ce qui concernait les équipements. Et Alim Konate, le président du CTT, affirmait lors d’un point de presse bilan de la phase aller que le CTT avait déboursé 97 929 350 francs Cfa pour organiser 17 journées en Elite one et 54 397 100 francs pour les 15 journées de l’Elite Two

Léger Tientcheu

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