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OM : Nkoulou n'est plus un atout





En grande difficulté cette saison, le défenseur camerounais inquiète. Il était pourtant considéré comme une référence à son poste il y a peu...

Son modèle s'appelle Laurent Blanc. Lorsqu'il a revêtu pour la première fois le maillot de l'OM, durant l'été 2011, Nicolas Nkoulou a tout de suite pensé à son illustre prédécesseur, passé par la maison blanche entre 1997 et 1999. Ses premiers pas à Marseille, sous l'ère Didier Deschamps et sous l'égide de son compatriote et ami Stéphane Mbia, ont confirmé son (énorme) potentiel.

Propre, élégant, jamais dépassé, toujours bien placé, vif dans ses interventions, habile dans ses relances... Malgré les périodes compliquées vécues par son club en 2011-12, "Koulaye" s'affirmait comme un futur grand. À seulement 22 ans, il surnageait dans le naufrage olympien et devenait l'une des rares satisfactions d'une bien morne saison.

Des faux airs de Christanval

Le scénario était presque écrit à l'avance : les plus grosses écuries européennes allaient se renseigner sur son profil, le superviser maintes et maintes fois, et se battre pour l'arracher à l'OM qui, par la même occasion, allait réaliser une plus-value exceptionnelle sur un joueur acheté environ 3,5 M€ à l'AS Monaco, alors relégué en Ligue 2.

Jusque-là, tout allait pour le mieux, d'autant que sa deuxième année au club confirmait la première. Avec son taulier africain, associé à la surprise brésilienne nommée Lucas Mendes, la formation d'Élie Baup empochait son billet pour la Ligue des champions. L'escouade phocéenne s'appuyait alors sur une arrière-garde solide dont le Camerounais était le leader naturel.

Comme dans tout film, il y a cependant un moment où le script bascule. Pour Nkoulou, le tournant fut enregistré l'été dernier, quand il est resté à l'OM. Ne voulant pas affaiblir l'équipe (à moins d'une offre colossale), l'état-major olympien lui a fermé la porte, alors qu'un retour dans la Principauté était notamment dans les tuyaux. Le feuilleton a donc été vite bouclé, même si d'autres pistes chaudes (et intéressantes pour lui), comme celles menant à Naples, avaient de quoi faire réfléchir tout le monde.

Le championnat 2013-14 a démarré et le Camerounais, plutôt discret et réservé malgré son extrême professionnalisme, a commencé à trimbaler une mine maussade sur les terrains de l'Hexagone, puis du Vieux continent. Avec une influence nettement inférieure à celle qu'on lui prêtait auparavant. Plus les matches ont passé et plus Nkoulou a déçu. Il a même dû se justifier, avant le mercato d'hiver, pour expliquer qu'il ne quitterait pas l'OM en laissant de lui une image si déplorable.

"Je ne suis pas content de ce que je montre, et je ne pourrai pas partir dans ces conditions-là, affirmait-il le 17 décembre. Je ne suis pas lâche. Je dois beaucoup à ce club qui m'a en quelque sorte révélé, et du coup il m'est important de redresser la barre, et de remettre les pendules à l'heure avant d'envisager un quelconque départ."

À l'époque, les dirigeants napolitains sont pourtant revenus à la charge avec une offre de 13 M€. Mais "Koulaye" a tenu parole et a poursuivi son aventure olympienne. Le seul souci, c'est qu'il a, en parallèle, continué sa dégringolade. À tel point qu'il a parfois fait penser à un autre défenseur passé par Monaco avant de rejoindre l'OM : Philippe Christanval, désormais agent immobilier sur la Côte d'Azur. Arrivé de Barcelone avec une étiquette flatteuse en 2003, ce dernier (souvent blessé) a quitté le club par la plus petite des portes deux ans plus tard.

Surclassé dans les duels, fébrile dans les contacts, l'ancien élève de la Kadji Académie a vécu un calvaire vendredi à La Mosson, où les deux buts montpelliérains lui sont imputables. "Il est à l'image de l'équipe, tempère néanmoins François Omam-Biyik, ancien international camerounais aujourd'hui entraîneur au Gabon. Cette saison, les cadres de l'OM n'ont pas été à la hauteur. Il en fait partie maintenant. À quoi est-ce dû ?Peut-être à un relâchement dû à la perspective de la coupe du monde. On a l'impression qu'il a fait le service minimum."Ce qui n'a pas empêché Élie Baup et José Anigo d'avoir fait appel à lui chaque fois qu'il était disponible.

À l'heure où Souleymane Diawara, en fin de contrat en juin, vit ses dernières semaines au club sans jouer, Nicolas Nkoulou, lui, enchaîne les matches. Cela fait pourtant bien longtemps qu'il n'est plus un atout.

La Provence

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