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Ligue 1 : Henri Bedimo champion avec Montpellier





Fraîchement auréolé de son titre de champion de France, Henri Bedimo s'est longuement livré pour Football365. Le Camerounais passe en revue la saison exceptionnelle du MHSC et laisse planer un doute sur son avenir.

Henri Bedimo, c’est fait, Montpellier est champion de France…
J’ai le sentiment du devoir accompli. Je suis très heureux. Il y a aussi la satisfaction du jeu produit durant toute la saison. On a montré beaucoup d’envie, d’abnégation, de courage et d’enthousiasme. C’est donc tout naturellement que nous sommes champions. On a été constant toute la saison. Beaucoup de gens ne nous voyaient pas tenir la cadence mais on a su gérer la pression.

Vers qui vont vos premières pensées ?
Il y a tout d’abord mes proches, qui m’ont toujours soutenu alors que ça a été une année difficile avec la mort de mon père. Quand je vais mal, je me tourne toujours vers mes proches et sans eux, je n’en serais pas là aujourd’hui. On ne dirait pas mais je suis réservé. J’ai du mal à exprimer mes états d’âme. Même à Lens, je gardais beaucoup pour moi. Quand ça ne va pas, j’essaie d’être toujours positif. Les supporters du club, qui m’ont adopté dès le premier match, ont été également très importants pour moi. Ils m’ont encouragé durant toute la saison. Je n’oublie pas aussi le président (Gervais) Martel qui a été compréhensif avec moi. S’il n’avait pas été compréhensif, je n’aurais pas été à Montpellier.

Montpellier champion, c’est une chose. Mais vous avez aussi mis la manière à ce sacre…
On a montré notre force au fur et à mesure de la saison : un collectif sans faille et de qualité. Il n’y avait pas qu’un onze titulaire, tout le groupe a été important. On a parfois eu besoin de joueurs disposant de peu de temps de jeu mais qui ont répondu présent à chaque fois. Ils ont montré de l’envie et ils ont adhéré au projet. L’envie collective a prédominé dans cette équipe. Le groupe a pris beaucoup de plaisir à jouer ensemble et ça a contribué aux bonnes performances.

Le 13eme budget de L1 qui grille le PSG, c’est fou, non ?
Oui, c’est clair. La finance montre que l’on n’était pas favori. On a créé la surprise. C’est ça le football. Les noms, c’est important mais un collectif uni et de qualité, qui sait jouer ensemble, ça l’est aussi. Avec peu de moyens, le recrutement a été efficace. Par exemple avec Hilton, arrivé gratuit et qui nous apporte son expérience. J’ai connu une année galère à Lens et j’avais besoin de retrouver du plaisir. J’avais une revanche personnelle. Mais le gros du groupe était déjà là depuis pas mal de temps avec quelques bons résultats, même si ça a été difficile l’année dernière. C’est vrai qu’au début de saison, jouer le titre, on n’y croyait pas. Mais en gagnant des matchs, l’ambition arrive.

« Être champion avec les sommes que le PSG a dépensées… »

A quel moment vous êtes-vous dit que Montpellier pouvait faire quelque chose de grand ?
Je vais être honnête avec vous. Il y a deux moments. Dès la deuxième journée, j’étais en chambre avec Hilton. Après la victoire contre Lille, je lui ai dit : « Vito, tu sais qu’on peut jouer les places européennes ? » Je parlais de la Ligue Europa en toute modestie. C’était tôt dans la saison mais on avait battu le champion en titre chez lui. On a montré notre valeur. Défensivement, on est costaud et le groupe a cette faculté à accepter de subir et de se projeter vers l’avant. Ce jour-là, on avait un gardien en état de grâce. Après, il y a eu le match retour contre Paris. Là, je me dis « ce n’est pas possible, il ne faut pas jouer petit bras ». Quand tu fais déjouer le grand PSG, tu prends conscience de certaines choses. Et on avait mis la manière, en monopolisant le ballon et en se projetant vers l’avant. C’était un très grand match de Montpellier. A ce moment-là, je pensais vraiment qu’on pouvait décrocher une place européenne. Mais le titre, c’était encore autre chose.

Si vous devez ressortir trois moments forts durant cette saison…
Il y a le match de Lyon après la trêve hivernale. On gagne 1-0 à la maison malgré les absences de la CAN. Après, il y a aussi le match retour contre Paris. Mais pour moi, le moment fort numéro un reste la victoire à Toulouse. C’est le tournant. Si on perdait là-bas, on pouvait dire au revoir au titre. On gagne 1-0 et on assure la deuxième place. Si on ne gagnait pas, on pouvait dire au revoir au titre je pense.

Montpellier a su répondre lorsque la pression était maximum. Comment l’expliquez-vous ?
C’est vrai qu’on a su gérer ce facteur. On est resté accessible aux médias. On n’a pas fermé le centre d’entraînement au public. Notre façon de gérer la chose a été de vivre normalement et de ne pas bouleverser nos habitudes. Une de nos forces venait aussi de notre objectif initial, qui n’était pas aussi élevé. On s’est dit que tout ce qui nous arrivait, tout ce qui allait se passer, ce n’était que du bonus. On est dans nos objectifs. Du coup, on ne s’est pas pris la tête. On y est allé par étapes : assurer la Ligue Europa puis la Ligue des Champions et enfin le titre. Mais pour ce dernier, c’est tout récent, ça n’a été un objectif qu’après le match de Toulouse. On a joué en se disant qu’on tentait le coup mais qu’on avait le droit d’échouer. Le fait de ne pas avoir cette obligation d’être champion, ça nous a libérés. Ce n’était pas dans le cahier des charges.

La surexposition du PSG vous a-t-elle enlevé un peu de pression ?
Non parce qu’il y avait déjà Lille, Lyon et Marseille, qui devaient impérativement faire un bon championnat. Le PSG n’a fait que se rajouter à la liste. En revanche, ça a rehaussé le niveau du championnat. Mais c’est sûr que ça valorise ce qu’on vient de faire. Être champion avec les sommes que le PSG a dépensées, ça prouve la qualité de l’équipe.

« Je suis actuellement en réflexion »

Comment avez-vous vécu la semaine après le match d’Evian TGFC, où vous concédez le nul et enfle une polémique après les propos de Belhanda sur Giroud ?
On était tous frustré de ce penalty raté, moi le premier. Le plus frustrant, c’est de ne pas avoir gagné ce match. Ce qui a été dit après par Younès… Moi le premier, il y a peu de temps, j’aurais pu me lâcher comme ça. C’est la frustration, c’est tout. Les médias ont grossi la chose en mettant ça en titre. Il a parlé sous le coup de la frustration mais il n’y a eu aucun problème dans le groupe à la suite de ça. On l’a assumé et on s’est dit qu’on allait gagner à Rennes. Le groupe a répondu aux critiques par des performances sur le terrain. C’était la meilleure réponse à apporter et aujourd’hui, c’est oublié. A ce niveau, il faut accepter les règles du jeu.

Vous passez de Lens en L2 à Montpellier champion de France. Vous ne devez pas regretter votre choix…
Montpellier me voulait déjà quand je jouais en Ligue 2 mais j’avais opté pour Lens. Plusieurs équipes se sont manifestées mais j’avais remarqué beaucoup de qualité dans cette équipe quand j’ai joué contre eux. J’ai eu la chance d’arriver une année où le groupe a franchi une étape et ça m’a permis de montrer ce que je valais vraiment sur toute une saison. Le club m’a apporté comme j’ai apporté au club. C’est une grosse satisfaction pour les deux parties.

Quid de votre avenir ?
Je ferai un point sur mon avenir personnel au retour de sélection fin juin. On parlera tranquillement avec le président.

Et l’avenir de Montpellier ?
Je pense qu’on sera la surprise de l’Europe. Si on arrive à progresser et confirmer le niveau qu’on a montré cette saison, je pense qu’on peut être une surprise en Coupe d’Europe la saison prochaine. Il y a de la qualité dans ce groupe.

footafrica365

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