Souleyman Djallo (Pdt Gazelle FA) : « nous venons en Elite One pour apprendre »





Rencontré à Douala, à l’occasion de la remise par la rédaction de nos confrères de Bépanda Infos de son prix de Meilleur administrateur de club en Elite Two, Souleyman Djallo a accepté fait le tour de l’actualité autour de son club qui a rejoint l’Elite One, au terme de la saison dernière.

Gazelle FA de Garoua a connu une ascension fulgurante. Crée en 2015, le club de Garoua a été promu la saison dernière en Elite One. Cette réussite est l’œuvre de Souleyman Djallo qui a accepté, pour une fois, de livrer les secrets et ses ambitions pour la saison prochaine, dans cette interview exclusive qu’il nous a accordé.

 

Pour le public qui ne vous connait pas, comment est-ce qu’on peut vous présenter ?

Je suis Souleymane Djallo, un passionné du football, j’ai commencé à officier dans ce domaine-là depuis 2015 et là je suis où vous me trouvez.

D’où vous êtes venu cette passion de mettre sur pied cette équipe de Gazelle FA de Garoua ?

Dès le bas âge, j’ai un peu tapé dans le ballon, j’ai même rêvé à un moment être professionnel, mais ça n’a pas été le cas. A un certain âge, je me suis dit pourquoi ne pas aider les jeunes qui rêvent aussi jouer au football, alors je me suis lancé et vous savez que lorsqu’on est passionné, rien ne peut freiner.

Comment avez-vous pensé votre projet pour rapidement connaitre une telle ascension ?

La première chose c’est de savoir que j’ai grandi à Garoua, dans l’environnement de Coton Sport de Garoua. Coton Sport a bercé ma tendre jeunesse et je me suis dit que je pourrai mettre un projet à l’image de Coton Sport. Avec quelques amis, nous avons pensé le projet Gazelle. Au départ, nous voulions juste nous limiter à une académie, mais chemin faisant, les gamins se sont mis à gagner des matches. Nous nous sommes dit, pourquoi pas avancer, nous avons continué le projet et nous voici aujourd’hui en Elite One.

Que répondez-vous à ceux qui estiment que votre club est une sorte d’antichambre de Coton Sport de Garoua ?

Oui, on peut le dire. Dans le projet, on voulait accompagner Coton Sport de Garoua. Coton Sport est la meilleure équipe du Cameroun, depuis une vingtaine d’années, je dirai même la meilleure équipe d’Afrique Centrale. C’est une équipe qui nous représente chaque année en compétition africaine. Si on peut l’aider à mener à bien son projet, pourquoi pas.  Nous venons pour exister et donner la possibilité à ceux que Coton Sport ne peut pas voir, on les met en vitrine. Vous avez vu le cas du capitaine Kalgong Kada qui a signé à Coton sport de Garoua, il a été formé à Coton, il est parti, il a airé un peu partout, nous l’avons récupéré, nous l’avons retapé, et voilà que Coton Sport est venu le chercher.

Avec votre proximité avec Coton Sport de Garoua et vu que vous êtes tous les deux clubs désormais en Elite One, est-ce qu’il y aura une concurrence saine, comment ça va se passer ?

La concurrence comme vous l’avez dit sera saine. C’est un milieu sportif, ce n’est pas pour autant que si Gazelle FA rencontre Coton sport, elle va lever le pied. Pas du tout. Gazelle doit à montrer à Coton Sport qu’elle a aussi son mot à dire, dans ce milieu de football. On est le nouveau-né dans l’élite, mais nous sommes comme de jeunes loups aux dents très longues.

Comment se prépare l’équipe pour la prochaine saison, le point sur le Mercato ?

Après une saison comme celle que nous avons eue en Elite Two, il y aura forcément des clubs qui chercheront à vous arracher vos meilleures pépites. Coton Sport a pris un et a repris deux qui étaient en prêt. Nous allons continuer à travailler parce que nous sommes d’abord à la base un centre de formation, nous allons puiser dans notre réserve. Vous allez voir les jeunes que nous allons mettre en vitrine.

Quel sera votre objectif pour cette première saison en Elite One ?

Nous venons apprendre, c’est d’abord le maintien. Nous ne pouvons venir et dire que nous allons jouer les premiers rôles. Ce que les gens ne savent pas, c’est que mon modèle est un peu comme celui d’Apejes de Mfou. C’est d’ailleurs le président Zang Léon qui m’a encouragé et montré comment marcher dans ce milieu de football. C’est chez lui que j’ai aussi copié. Vous avez vu, les couleurs de mes maillots étaient bleu-blanc comme Apejes, c’est après que j’ai changé. Je voudrais lui rendre un hommage. A côté de lui, il y a celui que j’appelle « mon papa », Roger Noah d’AS Fortuna. Au départ, je prenais les jeunes talentueux dans la région du Nord que je donnais à Fortuna, après je me suis dit que pourquoi pas mettre aussi sur pied une académie. Nous sommes en Elite One, nous sommes trois académies, vous allez voir ce que ça va donner.

Un mot sur l’organisation des championnats sous Samuel Eto’o…

C’est vrai que lorsqu’on est un acteur de football, au regard de ce qu’on voit, on sent qu’il y a quelque chose de beau. Je suivais le football professionnel depuis, je sens qu’actuellement il y a une réelle amélioration dans la gestion des clubs, dans la gestion des joueurs, dans la gestion de tous les acteurs du football. Je pense que ce n’est que le début, j’imagine que ce sera davantage bien tout au long de son mandat.

Vous venez de recevoir une distinction de la rédaction de nos confrères de Bepanda Infos comme meilleur administrateur de football en Elite Two. Est-ce que vous ne pensez vous pas que vous pouvez être considéré comme un modèle ?

Je suis l’un des plus jeunes présidents de club, il y a celui d’Unisport, et je ne peux pas venir dans un milieu comme celui et me considéré comme tel, j’ai trouvé des ainés. Je viens avec mon modèle, j’essaie de présenter ce modèle à ceux qui veulent bien m’accompagne. Maintenant si mon modèle marche, ça veut dire qu’il y a quelque chose de bien là.

Comment parvenez-vous à faire en sorte que votre club ne soit pas sommes à des problème extra-sportifs ou des problèmes de primes et salaires, comme c’est le cas dans plusieurs clubs professionnels ?

Vous savez, nous sommes une jeune formation, des jeunes dirigeants, nous n’avons pas connu l’ancienne époque des dirigeants, alors nous venons avec beaucoup de politiques et nous avons la chance que le président Samuel Eto’o qui est aussi un jeune comme nous est entrain de nous accompagner parce que tout ce que le président Eto’o est entrain de mettre en place, nous l’avions déjà dans notre calepin. Nous allons juste l’implémenter et comme il nous accompagne, ce sera tout bénéf.

Maintenant vous savez que dans toute organisation, vous devez mettre l’acteur du jeu au centre. Je ne peux pas laisser un joueur qui a livré 90 minutes sans récupération, j’ai un peu joué au football et je sais ce dont ils ont besoin. Nous faisons tout pour que ces enfants soient à l’aise. Nous faisons tout pour qu’ils aient le minimum nécessaire et jusqu’aujourd’hui ça marche, vous n’avez pas entendu de grogne dans notre club. Vous n’allez pas l’entendre, je peux vous le promettre. Nous sommes dans une logique où le jour ça va nous dépasser, on va préférer laisser que de laisser les enfants souffrir.

Quel est votre objectif à moyen ou long terme, ce sera de gagner des titres ou de placer les joueurs ?

A court et moyen terme, nous ne pouvons pas nous targuer de vouloir gagner les titres. Nous sommes là pour exister, nous sommes un centre de formation, ce qui veut dire que nous avons pour vocation à mettre les jeunes talents sur la lumière. Maintenant si après tout ce travail, nous pouvons gagner quelque chose, tant mieux. Pour l’instant, les titres c’est pas pour maintenant.

Est-ce que vous n’êtes pas tenté de briguer un poste dans la sphère administrative du football ?

Quand on travaille et que son travail est récompensé, ça nous donne quand-même des idées dans le sens où nous pensons que nous pouvons apporter quelque chose dans ce football. Nous avons des idées, le jour où l’opportunité se présentera et si l’instance faitière estime que le travail que nous faisons doit être reconnu, nous sommes prêts, je suis disponible à travailler avec l’exécutif actuel.

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