Yannick Noah (Coq sportif) : ses confidences sur le nouvel équipementier des sélections nationales





Invité spécial de l’émission  Olympia Sports Magazine  diffusée dimanche sur la bande FM 103.3 de la radio Amplitude FM émettant à Yaoundé, Yannick Noah qui a joué un rôle important dans le partenariat qui lie le Coq sportif à la fédération camerounaise de football s’est entretenu avec le présentateur vedette de cette émission Philippe Boney. L’ancien vainqueur du tournoi de Tennis Roland Garros est revenu sur les tractations qui ont mené à ce partenariat avec le nouvel équipementier français dont il fait partie du conseil d’administration.   

Quels sont les tenants et les aboutissants du partenariat du Coq sportif –Fécafoot ?

On a été contacté il y a deux mois et demi, il y a peu de temps pour nous informer que la compagnie qui s’occupait de l’équipe depuis très longtemps PUMA pour ne pas les citer ne désirait pas renouveler leur contrat. Quand j’ai eu cette information, la première chose que j’ai dite est qu’il faut absolument aider l’équipe. Moi faisant partie du conseil d’administratif du Coq sportif depuis toujours, ils m’ont soutenu pendant toute ma carrière, après ma carrière. C’est une relation de famille que j’ai avec cette compagnie. La première chose, j’ai appelé le président en lui disant si on peut, s’il vous plaît,  participons parce que ça va au-delà de juste donner un maillot. Participons, aidons l’équipe.

Il y avait un délai très  court et cette décision a dû être prise très vite de notre côté à savoir : est-ce qu’on accepte ? On a le choix hein, il y a plusieurs équipes qui peuvent être sponsorisées et qui demandent à être sponsorisées. J’ai vraiment poussé. Il y avait  une envie depuis longtemps de participer de par le lien que j’ai avec le Cameroun, d’aider et de faire partie de cette aventure avec le Coq sportif. Quand on dit le maillot de l’équipe nationale, il faut savoir que ce sont les garçons, les filles, les jeunes, le staff et tout ça dans une période très rapide. Il s’agissait pas que l’équipe se retrouve à jouer la CAN et la coupe du monde sans équipementier. Il a fallu prendre une décision de notre part pour accepter ce partenariat. Il fallait qu’après, ça passe au conseil d’administration : est-ce qu’on accepte de prendre l’équipe du Cameroun alors qu’on a la possibilité de prendre d’autres équipes ? C’est le Cameroun, il faut le faire absolument. Et puis d’un autre côté il fallait l’aval et la volonté de la fédération camerounaise qui était, je ne veux pas dire le couteau sur la gorge, mais ça aurait été terrible d’avoir une équipe nationale sans équipementier. 

Il faut savoir qu’entre le moment qu’on décide  d’être partenaire et le moment où les maillots doivent être prêts, ça prend quand même du temps. Il y a quand même des blocages et des règles au niveau de la FIFA qui obligent qu’on ne peut pas faire n’importe quoi. Le maillot doit être sept couleurs. Il y a le règlement au niveau de la FIFA qui est très strict. Il y a eu deux refus avant que la FIFA accepte. Une fois qu’elle a accepté, on a pu lancer la confection et ça prend du temps. On ne fait pas de milliers de maillots en trois jours. Ce sont de produits qu’utilisent les joueurs. Ce ne sont pas de matériaux qu’on trouve dans les marchés. Ça prend du temps. Je pense que les maillots de l’équipe féminine sont arrivés quasiment une semaine avant. Vous imaginez s’il y avait eu le moindre problème, on n’aurait pas pu. Tout ça s’est fait très rapidement.  On a réussi à le faire en un temps record. Aujourd’hui mon sentiment, vous ne vous imaginez pas la fierté, parce qu’à mon niveau je me dis que j’ai réussi à participer. J’étais tellement excité l’autre jour quand ça s’est fait que je suis rentré chez moi, j’ai pris mon téléphone, je me suis filmé entrain de faire une vidéo qui est passée sur Instagram. J’étais tellement content. J’ai participé au fait que l’équipe nationale du Cameroun soit équipée.

Qu’est-ce qui fait que la ligne vestimentaire des Lions Indomptables ne soit pas encore prête ?

Ce sera prêt au moment des matches. Il y a dans un premier temps les maillots pour les équipes et dans un deuxième temps les maillots pour le public. Confectionner, ça prend un temps. Je ne pense pas que les gens réalisent qu’il y avait une urgence, que c’était une question d’heure. Il fallait attendre la signature définitive jusqu’au moment où je me suis aperçu que notre président était mon ami Seidou, mon frère. Un frère de la famille, quelqu’un avec lequel j’ai eu l’occasion depuis plusieurs années de partager la passion qu’on avait pour les équipes nationales, pour les Lions, pour l’équipe même de foot. J’ai découvert, après tout ça, qu’il était le président, je ne savais même pas.

Les camerounais pensent que c’est justement cette proximité qui a favorisé le partenariat avec le Coq sportif. Ce que vous nous dites est qu’au moment où ça se négocie, vous ne saviez même pas que Seidou Mbombo Njoya était le président de la Fecafoot.

Les gens peuvent toujours douter de la parole de quelqu’un. Je n’étais même pas au courant qu’il était président. C’est pour vous dire que je parle du sentiment, je parle du cœur. Je parle de quelque chose que j’avais envie de faire. On ne peut pas plaire à tout le monde, dans la vie c’est comme ça. J’ai appris ça depuis très longtemps. Mais l’honnêteté, on ne peut pas se tromper quand on est honnête. Il y a des gens qui, peut-être, auraient préféré que pendant quelques mois ou quelques années que  l’équipe joue sans sponsor pour attendre éventuellement quelque chose.

On est détenteur du titre, on a une situation un peu compliquée au niveau de notre image avec cette coupe d’Afrique qui nous a échappé. Je ne suis pas allé chercher les raisons pour lesquelles PUMA ne voulait pas renouveler. Ils ont des raisons qui sont forcément des raisons négatives. S’ils étaient contents, ils auraient renouvelé donc il y avait un problème. Et ces questions-là se posent aussi au sein de notre propre conseil d’administration. Ce n’est pas que tout d’un coup Puma se retire, tout un coup il y a tous les équipementiers du monde qui sont intéressés. Il faut savoir qu’il y a quand même des options que ce soit en foot ou dans d’autres sports. C’est un investissement, un accompagnement non seulement au niveau des équipements mais aussi de manière financière.  Il y a un travail, une réflexion et tout ça a été fait très vite. On ne peut pas se faire brutaliser quand on fait de bonnes choses.  Ça il y a un problème et ce problème-là ne m’appartient pas. S’il y a des gens qui ont de problèmes, ils n’ont qu’à gérer leur problème.  Mon père m’a toujours dit, n’oublie jamais d’où tu viens. Tant pis pour ceux qui ne comprennent pas.  Quand cette situation s’est passée, c’était évident que j’aide à ma manière.  Ce n’est pas une question de Business parce que moi dans la transaction, c’est 0, c’est rien.  Je ne suis pas dans cette manière de fonctionner. C’est 0 franc comme quand j’étais dans le staff, c’était aussi gratuit. C’est toujours gratuit. Il y a eu des histoires déjà à l’époque, je suis tout à l’aise avec ça. Je suis content, on va faire en sorte que ça marche le mieux.

On aura l’occasion pour les prochaines collections de proposer d’autres choses puisqu’on aura du temps. On écoute les supporters, je suis en contact avec le groupe des supportrices des Lionnes qui sont  contentes  et un peu frustrées parce qu’elles voulaient avoir les maillots. Je leur ai expliqué, ça se passe très bien. Pour les prochaines, on sera plus en place  et aussi à l’écoute des demandes des uns et des autres, en particulier des joueurs parce que vous devez savoir  qu’à partir du moment où le maillot a été fait, on a quand même proposé à certains joueurs de tester. Il y a des maillots qui ne sont pas encore prêts, mais avant ça il faut quand-même les tester pour leur demander s’ils se sentent bien là-dedans, est-ce que ça leur va. On leur a proposé, ça été validé tout ça. On a travaillé avec le capitaine des Lions, il est satisfait.

Entretien retranscrit par Léger Tientcheu

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