Chronique : Les Lions face aux défis de la préparation

Publié le : 2013-12-12 22:39:59

Les 32 équipes engagées pour la Coupe du Monde qui démarre au Brésil le 12 juin sont désormais à l’école de stratégies. Les schémas à équations multiples de la future mise au vert des sélections nationales sont cernés de problématiques à variables différentes. Ceux-ci constituent de potentiels obstacles à venir lors des stages préparatoires pour un tournoi de haute facture comme le mondial. Déjà après le tirage au sort des poules, les Lions Indomptables du Cameroun savent désormais les formations qu’ils affronteront.

De Natal à Manaus en passant par Brasilia où le Cameroun affrontera le pays organisateur qui n’est autre que le Brésil, tout le monde s’accorde à dire que la route sera longue, pour sortir de cette poule de « la mort ». Mais la préparation, sera sans aucun doute le véritable casse tête des techniciens. Tout comme le secret de la réussite. Notre consultant Sébastien Roques, comme il a pris l’habitude depuis peu, interroge les aspects les plus probables à l’atteinte de cet objectif. Concernant le camp de base des Lions, il devrait correspondre au climat et à l’environnement dans lequel auront à évoluer nos joueurs! En prospective, comment construire une équipe avec un jeu productif, telles seront les questions in fine, que répondront au demeurant nos analyses à venir…

Sébastien Roques, entraineur de football professionnel

Sébastien Roques : « Comment préparer au mieux un événement tel que la coupe du monde ? Y a t il d’ailleurs une méthode et une préparation plus adéquate qu’une autre ? Sujet fort délicat. Il existe tellement de paramètres aléatoires que ce sujet divise même les techniciens les plus accomplis. Avant toute chose, il est déjà important de connaitre les adversaires du premier tour, afin de programmer des rencontres amicales en rapport avec le style de jeu des équipes que nous allons rencontrer. Secundo, quel est le climat dans les villes où auront lieu les matchs du premier tour, voir l’altitude selon les cas, afin de choisir au mieux les sites de préparation. Quel est l'état de forme des joueurs concernés par la sélection ? Ce paramètre est crucial et nécessite bien évidemment un suivi tout au long de l’année des joueurs potentiellement concernés par la sélection. Blessures, état de forme, courbe de performance, nombres de matchs effectués, état psychologique …. Autant de paramètres permettant au staff sportif et médical de définir au mieux à la fois la préparation physique collective et individuelle du groupe, mais aussi d'aborder sereinement l'approche mentale des joueurs. La durée est aussi un critère très important, même s’il s’avère que certaines équipes en déficit de préparation ont réussis de véritables exploits en compétition officielle, j’en veux pour exemple, le Danemark champion d'Europe 1992, invité de dernière minute et sans préparation spécifique.

Autre paramètre, combien de joueurs doit on sélectionner ? Doit-on faire une liste exacte ? En faire une avec des réservistes déjà définis et prêt à venir en renfort? Ou dernier cas éventuel, partir en préparation avec les réservistes et les écarter au dernier moment, méthode de plus en plus utilisée et qui a tendance à porter ses fruits comme en atteste les victoires de la France en 98 et de l’Italie en 2006 avec une première liste de 26 joueurs. En ce qui concerne les lions, je vois une préparation plus longue au vu de la diversité des championnats dans lesquels évoluent les joueurs camerounais concernés. Une première prise de contact au pays serait la bienvenue et un match amical à Yaoundé (chose rare voire inexistante) serait une bonne chose afin de communier avec le peuple avant la grande messe du football au Brésil ». « Renouer avec ses racines est surtout très important, et permettrait aux joueurs de se rappeler d’où ils viennent et qui ils sont, eux qui sont souvent perdus dans un monde artificiel .pour le lieu, je pense que la Guyane française serait un endroit rêvé, pour plusieurs raisons. De belles infrastructures, des prestations hôtelières idéales et a moindre cout, et surtout un amour des Antilles françaises pour le football africain. Historiquement, les antillais sont les descendants des ancêtres africains, et il est impossible d imaginer que les petits fils de l Afrique, exilés aussi loin de leur terre, ne soient pas derrière une équipe comme le Cameroun. Pour en avoir discuté il y a peu, avec Bernard Lama, ambassadeur de la Guyane pour la promotion du site avant la Coupe du Monde, lui même rêvait de voir ou le Sénégal (au vu de ses investissements à l’académie Diambars) ou le Cameroun, venir fouler les pelouses guyanaises et profiter de l'engouement populaire pour arriver au Brésil gonflé à bloc. La décision finale est maintenant dans les mains de la fédération camerounaise et du staff des lions, gageons et espérons que ces messieurs prendront la meilleure décision qui soit pour l équipe nationale et par définition, pour son peuple qui la soutient ».

Sébastien Roques (entraineur de football professionnel, consultant www.45fois2.com); collaboration Fils Noé.K

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