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Marlène Emvoutou veut renverser Iya Mohammed





Marlène Emvoutou, tient à assouvir un rêve d’enfant : briguer la présidence de la fédération camerounaise de football. A travers un programme d’action constitué de 25 points grandes lignes, que cette jeune dame d’une trentaine d’année, originaire du Sud Cameroun veut séduire ses électeurs. Dans un entretien à bâton rompu, nous avons fait le tour et le contour de quelques points saillants du projet de campagne de cette candidate, qui se qualifie de « candidate de la jeunesse ».

45fois2.com : Marlène Emvoutou avant de commencer, nous tenons à vous féliciter pour le courage que vous aviez fait montre, en portant votre candidature à la présidence de la fécacoot.
Marlène Emvoutou : Merci, je ne pense pas que j’ai fait quelque chose d’extraordinaire. C’est une cohésion dans le travail que j’ai engagé au Cameroun depuis plus de six années. C’est une suite logique dans la démarche que j’ai engagée, à savoir contribuer au redressement du football camerounais.

45fois2.com : Parlant de redressement du football camerounais, êtes-vous membre du comité de redressement du football camerounais mis en place par Roger Milla ?
Marlène Emvoutou : Non, je ne suis pas membre du comité citoyen de redressement du football camerounais. Je pense que le mot redressement appartient à la langue française et que toutes les intelligences peuvent se l’approprier. Car il veut bien dire quelque chose. Si on redresse, ça veut dire que c’est tombé. Je voudrais participer à cette dynamique qui permettra au Cameroun de retrouver la place qui est la sienne, sur l’échiquier continental voire mondial. 45fois2.com : C’est avec un grand plaisir que nous avions parcouru vos 25 points. Mais au sortir une interrogation s’est dégagée : Est-ce réaliste tout ce que vous racontez là ?
Marlène Emvoutou : Je voudrais vous rappeler que les meilleurs économistes du sport ont travaillé sur ce projet, en ce qui concerne ça faisabilité. Au-delà du côté économique et éducatif de mon programme, la chose qui m’intéresse est le volet sportif. Le football jeune, le football amateur est le parent pauvre du football camerounais. J’aimerais redynamiser ce secteur. Car il s’agit pour moi de redonner envie aux volontaires de continuer à œuvrer pour l’enrichissement de la pépinière de notre football. Et de donner la possibilité aux jeunes qui aiment le football d’avoir une chance de pratiquer leur métier, afin d’aller rivaliser d’adresse sur d’autres continent.

« Humainement, le président Iya sait qu’il a échoué, les deux derniers mandats étant catastrophiques »

45fois2.com : Vous êtes pour l’instant l’unique candidate déclarée aux élections à la présidence de la fécafoot. De façon sincèrement, croyez-vous que vous pourriez battre le président sortant aux élections s’il venait à se représenter ?
Marlène Emvoutou : Je vais vous dire que les textes de la fédération camerounaise de football sont clairs. Le candidat sortant est automatiquement candidat, à moins qu’il ne désiste, ou démissionne. Je doute fort que le président Iya ne soit pas tenté à l’idée de se représenter. Mais humainement, le président Iya sait qu’il a échoué, les deux derniers mandats étant catastrophiques. Depuis deux mandats, nous naviguons à vue. Mr Iya est un membre de la fédération, et si je bénéficie de la confiance des homologues, il doit rester un membre de la fédération. Mais il faut qu’il laisse la possibilité à un autre d’œuvrer pour le redressement du football camerounais. Mr Iya est un homologue, parce qu’il est un membre de sa région comme moi. Il faut qu’il laisse la possibilité à un autre d’apporter des nouvelles solutions. Il doit permettre qu’on écoute un autre son de cloche. Mr Iya est peut-être en manque de vision, en manque d’inspiration. Il faudrait qu’il soutienne mon initiative. Nous sommes tous deux des bénévoles. Nous consacrons de notre temps et de notre énergie pour le football. Il faut que la personne qui a un projet, une vision soit soutenue par le grand nombre. C’est tout ce que je demande. Mon adversaire à la fédération camerounaise de football, ce n’est pas Mr Iya. C’est le clientélisme, la corruption et la fraude. C’est contre ces fléaux que je viens me battre à la fécafoot. Je ne viens pas me battre avec les personnes.

« Mr Iya est fragilisé aujourd’hui. Il sait que son équipe a échoué»

45fois2.com : Vous êtes confiantes et convaincues de pouvoir battre Mr Iya s’il se présente ?
Marlène Emvoutou : Je vous ai dit que je ne connais pas quelle sera la décision de Mr Iya Mohammed. Je ne vais pas à cette élection pour Mr Iya Mohammed. Je viens parce que je propose une alternative, une alternative sérieuse. Pour réconcilier les camerounais avec leur football, il faut leur proposer autre chose. Le football camerounais est aux abois. On voit Mr David Mayebi qui était vice-président de la fécafoot, aujourd’hui il se retrouve au tribunal arbitral du sport avec la fédération. On voit Mr Emedec qui est aujourd’hui au tribunal civil avec la fédération. Ces personnes ont entouré Mr Iya. Mr Iya est fragilisé aujourd’hui. Il sait que son équipe a échoué. Humainement, je crois qu’en tant que le président de cette équipe, il se doit de se retirer et de laisser la possibilité aux autres de montrer leur projet, leur vision pour le développement de notre football.

« Est-ce qu’il y aurait des enjeux, ou d’autres choses qui m’empêcheraient de briguer à cette place ? »

45fois2.com : Permettez-moi d’insister, Marlène Emvoutou vous êtes sûr de pouvoir remporter les élections à la fécafoot, ou vous amusez la galerie comme le laisse entendre certaines langues ?
Marlène Emvoutou : Je crois à mon projet ! C’est d’abord un projet humain, un projet de société. Je crois que je pourrais parvenir à convaincre le plus grand nombre. Maintenant, est-ce qu’il y aurait des enjeux, ou d’autres choses qui m’empêcheraient de briguer à cette place ? Je ne sais. Je ne suis pas médium, je ne sais pas quel sera l’issue de l’élection. Mais je puis vous dire que rien que le fait de poser ma condition, de donner l’engagement qui est le mien, d’expliquer aux camerounais quelle est ma vision. Je crois que c’est déjà une petite victoire. Il faut que les camerounais écoutent un autre son de cloche. Il ne sert à rien de penser qu’on peut changer le football camerounais et rester dans sa maison. Il faut venir dire aux camerounais ce qu’on veut. Telle est ma démarche. Par ma démarche, j’ai libéralisé la parole des jeunes au Cameroun. Nous la génération du renouveau, nous voulons qu’il y ait des changements partout. Mais surtout dans le domaine du football. Je veux être la voix des sans voix et exprimer ce que ressentent les jeunes au sujet de la gestion du football aujourd’hui.

« Notre hymne nationale recèle les clés pour sortir notre pays des maux qui minent notre patrie »

45fois2.com : Embrayons dans vos 25 points. Que représente pour vous l’hymne nationale ?
Marlène Emvoutou : Au-delà du chant, au-delà du reflet de l’exaltation patriotique, je pense que notre hymne nationale recèle les clés pour sortir notre pays des maux qui minent notre patrie. Dans ces textes, vous trouvez, l’amour de la patrie, le don de soi, le travail. Nous trouvons toutes ses valeurs fondamentales à notre pays qui sont consignées dans notre devise : Paix, travail, Patrie. Chaque fois que nous posons une action dans le domaine du football, il faut toujours se demander si cette action contribue à instaurer la paix, le travail dans notre pays et concourt au bien de la patrie. Quand on vient défendre les couleurs de son pays, on doit exprimer tout l’amour qu’on a pour le pays. Est-ce que pour que votre femme vous aime, il faut que vous lui donniez de l’argent ? Je ne pense pas. Il faudrait que les valeurs soient au centre du redressement de notre football.

« Quand vous allez à l’église, il y a des litanies qui sont obligatoires »

45fois2.com : Dans votre 9ème point, vous parlez d’exiger le chant de l’hymne nationale avant tous les matchs de football des jeunes sur le triangle national. Pensez-vous que le simple fait de chanter au Cameroun… est suffisant pour impulser du patriotisme aux jeunes ?
Marlène Emvoutou : Quand vous allez à l’église, il y a des litanies qui sont obligatoires. Nous voulons nous inscrire dans l’éducation citoyenne. L’éducation citoyenne passe d’abord par l’exécution de l’hymne nationale. Je vois souvent lors des matchs internationaux de football, certains joueurs qui ne connaissent pas les paroles de l’hymne.

« Je ne veux plus avoir à faire à ces personnes qui ne peuvent pas exalter leur en-gourmand patriotique »

45fois2.com : Il y a des binationaux dans l’équipe !
Marlène Emvoutou : C’est leur problème ! Je ne veux plus avoir à faire à ses personnes qui ne peuvent pas exalter leur en-gourmand patriotique. Je voudrais des personnes qui connaissent les paroles et la profondeur de cette hymne. Je pense véritablement que quand ils intègreront ce chant, ils comprendront ce que c’est que le Cameroun et quelles sont les aspirations profondes des camerounais. Et à travers ce chant, ils comprendront véritablement ce que signifie être camerounais.

45fois2.com : Pour vous, pour jouer en équipe nationale de football du Cameroun, la condition première doit être la maitrise de l’hymne nationale ?
Marlène Emvoutou : Ce n’est pas une condition. Je dis que c’est un élément qui participe à la formation et à l’éducation citoyenne du jeune footballeur. Vous devez inculquer aux jeunes les valeurs qui sont essentielles pour un citoyen, pour un humain, pour faire tout simplement d’eux des compatriotes modèles. C’est ça le travail de la fédération aujourd’hui. Nous auront en charge des milliers de mineurs. Nous nous devons de leur inculquer des valeurs citoyennes et éthiques. C’est dans le cadre de cette préservation des valeurs que, j’impose certaines choses. Les valeurs citoyennes, c’est d’abord connaitre son hymne, ses devoirs et ses droits vis-à-vis de l’Etat. C’est pour cette raison que, j’insiste sur ce point qui est pour moi primordial pour la reconstruction du football ainsi que, du mouvement sportif au Cameroun.

« Je vais créer une chaine de télévision pour la fédération camerounaise de football. »

45fois2.com : Dans votre 11ème point, vous dites que vous allez faire passer les subventions accordées aux ligues régionales de trois millions de F CFA à 50 millions où trouveriez-vous ces fonds ?
Marlène Emvoutou : Premièrement, je vais créer une chaine de télévision pour la fédération camerounaise de football. Nous diffuserons les reportages spéciaux, les matchs des lions indomptables. Nous créerons également un partenariat avec la ligue de football professionnelle pour diffuser certains matchs du championnat. Nous allons augmenter les recettes de la fédération avec cette chaîne de télévision. Nous compterons également sur les abonnements aux stades. Nous sommes 22 millions de camerounais. Si nous réussissions à faire un million d’abonnements à un million de camerounais par mois, ça doit faire 3 millions d’euros. En 12 mois, nous aurions 36 milles millions d’euros de recette, dans cet argent nous pourrions dégager une somme pour soutenir le développement du football amateur. Mais Parallèlement à cette chaîne de télévision et le développement du « Mershandising », Je dis aussi qu’en supprimant les primes versées aux lions indomptables, ceux qui jouent en équipe nationale du Cameroun, cet argent pourra être versé aux amateurs. C’est ce que j’appelle la solidarité intra-générationnelle au sein de la fédération camerounaise de football. Ceux là qui ont bénéficié du volontariat, de l’encadrement de ces individus qui viennent tous les jours pour rien, encadrer ces enfants, il faut qu’au moment ou ils sont arrivés au firmament de leur formation, que leur travail puisse servir à redynamiser la pépinière. L’argent que les sponsors donnaient auparavant et qui est dans l’ordre de 30 millions par an à l’équipe nationale première en ce qui concerne les droits de sponsoring et tout. Cet argent, quand vous faites 22 joueurs, ça fait plus de dix régions. Nous allons supprimer les primes de sponsoring des joueurs pour les reverser aux ligues régionales. Cette idée me vient du fait que nous avions appris qu’il y a un joueur de l’équipe nationale de football, notamment Samuel Eto’o qui a fait dix années sans toucher ses primes. C’est une image, c’est un symbole qu’il a voulu instituer. Il faut que nous suivions ce grand Mr qu’est Samuel Eto’o. Il a voulu montrer que, quand vous êtes arrivés, il faut donner la possibilité aux autres. On a jamais su où est passé cet argent.

45fois2.com : Vous êtes dans une logique de recherche de fond. Mais au 12ème point, vous parlez de supprimer les publicités en équipe nationale.
Marlène Emvoutou : Je ne supprime pas les publicités en équipe nationale. J’en lève les marques des sponsors sur les maillots de l’équipe nationale. C’est une recommandation de la FIFA. Vous voyez toutes les autres équipes nationales ont des sponsors, mais on ne colle pas le sponsor sur le maillot. C’est juste un détail technique que j’ai voulu souligner en tant que « marketiste sportif ».

45fois2.com : C’est sur les équipements d’entrainements au Cameroun que sont affichés les noms des sponsors Madame !
Marlène Emvoutou : On n’affiche pas un sponsor sur le maillot de l’équipe nationale.

« En tant que marketiste, je sais où je pourrais augmenter la visibilité des mes partenaires »

45fois2.com : Madame dans toutes les nations au monde, on a le nom de l’équipementier sur les maillots ?
Marlène Emvoutou : En ce qui concerne l’équipementier, c’est une autre démarche. Mais lorsque vous affichez déjà Orange…, c’est autre chose. Je dis tout simplement que certaines publicités qu’on retrouve sur les maillots d’entrainements, je ne voudrais plus qu’ils apparaissent là. On pourrait mettre la publicité ailleurs. En tant que marketiste, je sais où je pourrais augmenter la visibilité des mes partenaires.

45fois2.com : C’est compliqué Mme !
Marlène Emvoutou : Ce sera compliqué. Mais c’est faisable, parce qu’en tant que marketiste, j’aurais le même langage que les responsables de marketing de ces boîtes là et ils comprendront quelle est ma démarche.

«Humainement je ne suis pas homophobe »

45fois2.com : Vous avez un problème particulier avec l’homosexualité ?
Marlène Emvoutou : Je n’ai pas un problème particulier avec l’homosexualité. Humainement je ne suis pas homophobe. Mais il s’avère que les lois de notre pays interdisent cette pratique. En tant que je suis républicaine, je me dois de faire respecter les lois de la république au sein du mouvement sportif où j’aurais la responsabilité. Notre état n’a pas encore légiféré, pour dépénaliser l’homosexualité. Nous allons interdire que de manière visible, on puisse assister à des scènes homosexuelles dans nos équipes de football.

45fois2.com : C’était pour embrayer sur le votre 14ème point où vous dites que vous allez bannir de nos équipes de football les joueuses homosexuelles. De sources introduites, il nous est rapporté que la majeure partie des joueuses de l’équipe nationale féminine de football vont ensemble.
Marlène Emvoutou : Les écoles le font déjà. Les écoles au Cameroun quand vous êtes surpris en flagrant délit de pratique homosexuelle vous êtes renvoyés de l’établissement scolaire. Je continuerai cette lutte. Car c’est considéré au Cameroun comme un fléau. Nous allons respecter les lois de notre république. Elles sont bonnes ou pas, ce sont des lois, nous devons les respecter.

45fois2.com : Dans votre 22ème point, vous dites que vous recruteriez dix scouts qui se chargeront des recrutements dans les dix régions. Est-ce suffisant ?
Marlène Emvoutou : C’est suffisant ! Je peux vous dire que le Barça qui est un grand club en à quatre qui sillonnent tout l’Espagne. C’est leur travail à l’année. Ils regardent tous les petits matchs. Le travail de scouting est un travaille professionnel. Il faut des spécialistes de la détection. Je connais, car j’ai fais venir les détecteurs du FC Barcelone au Cameroun quand je supervisais le projet Aspire. Ils ont une touche, ils ont un coup d’œil qui peut être nécessaire. Je pense qu’il faut qu’à chaque fois on régénère le vivier de notre football en trouvant des personnes sur le plan local. Ceci doit être fait par des professionnels, qui permettront de faciliter le travail de la direction nationale. Ces personnes vont travailler dans la direction technique nationale.

45fois2.com : Avez-vous déjà ces dix scouts ?
Marlène Emvoutou : Au lendemain de mon élection à la tête de la fédération camerounaise de football, je dévoilerai les noms des personnes que nous avions chargées de la détection du football au Cameroun.

45fois2.com : Au 23ème point vous dites que vous trouveriez cent arbitres pour diriger les matchs des jeunes est- ce une façon de dire que, les arbitres actuels sont incompétents ?
Marlène Emvoutou : Non les arbitres sont compétents. Nous allons renforcer leur formation. L’innovation c’est de leur donner désormais des obligations vis-à-vis de la fédération. Il faut dire que jusqu’à ce jour, ceux qui travaillent pour la ligue professionnelle, c’est autre chose. Ils n’ont que des obligations, ils n’ont pas de droits vis-à-vis de la fédération. Comme j’aimerais rétablir la justice sociale, je pense qu’ils doivent véritablement être des employés de la fédération et être payés. Et on pourra leur demander des comptes en ce qui concerne le mouvement sportif. Quand un arbitre travaille mal, on peut assister à des débordements qui peuvent engager la responsabilité de la fédération camerounaise de football. C’est pourquoi je pense que ces personnes qui sont responsables de la coordination des matchs doivent être responsables devant la fécafoot. C’est pourquoi elles auront des contrats avec la fédération camerounaise de football.

45fois2.com : Et vous comptez recruter 100 ?
Marlène Emvoutou : Oui dix par régions.

45fois2.com : Le 24ème point est sans doute salutaire pour les footballeurs. Vous dites que trouveriez un accord avec le ministère de la fonction publique afin que les joueurs qui ont eu un contrat pendant sept années puissent se réinsérer dans la fonction publique. Comment ceci sera possible ?
Marlène Emvoutou : Un jeune qui aura eu une licence sportive pendant sept ans, ça veut dire qu’il a été dans le mouvement sportif pendant sept ans. S’il a commencé à jouer à 15 ans, après 7 ans, il aura 21 ans. Si on lance par exemple le concours de l’INJS niveau Bac, que vous soyez privilégié, à ce qui concerne le professorat sportif, quand vous avez déjà eu votre baccalauréat. Aujourd’hui on voit des professeurs de sports qui vous montrent les gestes avec le doigt. Je dis qu’on pourrait donner la chance à ces sportifs de haut niveau en créant des emplois subventionnés. Car c’est au début de votre vie qu’on arrête la carrière de footballeur. On arrête le football au plus tard à 30 ans, alors que c’est à 30 ans que vous commencez véritablement votre vie. Je pense qu’il y a des secteurs de la fonction publique notamment les forces armées, le professorat sportif où les capacités sportives sont requises pour occuper ces fonctions. L’Etat pourrait tendre une oreille attentive à mon message et permettre à ceux de nos sportifs qui ont consacré toute leur vie à courir sans être séropositif, être en bonne forme et qui auront des diplômés d’intégrer la fonction publique. C’est pourquoi j’insiste sur le certificat de scolarité. C’est pour leur permettre d’avoir à la fin les diplômes requis pour entrer dans la fonction publique. Car seule la carrière sportive ne suffit pas.

45fois2.com : Ce partenariat est faisable ?
Marlène Emvoutou : En France il est installé. J’ai eu l’opportunité de travailler longtemps avec Rama Yade qui a été ministre des sports en France. Le mécanisme juridique est faisable. Les choses se font déjà de façon insidieuse avec les forces armées et police, les FAP. Vous savez que certains jeunes qui jouent aux FAP ont plus de chance que d’autres d’intégrer la gendarmerie. Il faut seulement que se soit officiel et que les enfants sachent qu’il y a la possibilité.

45fois2.com : Vous nous enverrez tous dans le football, afin d’espérer une carrière de fonctionnaire !
Marlène Emvoutou : Je ne voudrais pas limiter ma démarche dans le football. Je voudrais élargir dans le mouvement sportif, que ceux qui ont joué au handball, il en soit de même. C’est une vision. J’ai vu comme les choses se passent ailleurs, je voudrais que se soit ainsi au Cameroun. Avant chaque concours administratif au Cameroun, il y a des épreuves physiques, il y a des tests médicaux. Si toutes les fédérations s’assurent que les membres ont les diplômes requis et les aptitudes qu’il faut, je crois que ceci permettrait à l’Etat de gagner beaucoup d’argent, car on aura plus besoin de faire des épreuves d’éducation physique pour voir si tel ou tel autre peut. On aura à faire à des sportifs de haut niveau.

45fois2.com : Le sport est un métier comme la police et autres, ceci pour dire que seuls les accidentés seront tentés par votre offre.
Marlène Emvoutou : Pas forcement. Il peut arriver à un moment de votre vie que, vous ayez besoin de changer de métier, ou que vous ne vouliez pas être joueur de football professionnel. Je dis que si à 13 ans on vous donne une licence de football et qu’au bout de 7 ans vous voulez vous orienter autrement, vous pourriez vous retrouver avec un BTS à 20 ans. Avec ce BTS il faut qu’on vous donne la possibilité d’entrer à l’INJS pour le professorat sportif. Ce ne serait qu’une suite logique, une reconnaissance à ceux là qui auront contribué à faire développer le mouvement sportif. C’est la justice sociale que je réclame.

45fois2.com : Pour terminer, un mot à l’endroit de vos potentiels électeurs ?
Marlène Emvoutou : Mes électeurs, je ne les connais pas. Mais je pense qu’ils auront la confiance de ceux qui vont les désigner. Il faudrait de manière consciente, qu’on fasse taire nos égos et qu’on pense à l’intérêt général, qu’on pense à l’intérêt de tous les camerounais. Est-ce que vous avez le sentiment que l’équipe actuelle remplit véritablement leurs aspirations ? Quelles sont les aspirations profondes des camerounais, veulent-ils continuer d’être désintéresser de la chose football ? Quand ils trouveront des réponses, ils feront le bon choix. Le choix qui conviendrait à leur propre conscience, le choix qui conviendrait au peuple camerounais.

45fois2.com : vous souhaite bonne chance dans votre parcours
Marlène Emvoutou : Je vous remercie et je dis toujours que j’ai l’élément jeunesse qui prône en ma faveur. J’ai 30 ans aujourd’hui, les 30 prochaines années, j’aimerais les consacrées au football. Si mes idées ne sont pas comprises aujourd’hui, je crois que je les martèlerais au cours des prochaines années afin que l’idéale olympique que nous nous sommes fixé soit atteint.

Entretien mené par James Kapnang à Douala

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