Sébastien Roques : « Mon cœur parle pour le Cameroun »
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Publié le : 2013-09-24 22:26:20
Le technicien toulonnais, fin connaisseur du football africain, et amoureux intransigeant des Lions Indomptables depuis 1982, ne bouderait pour rien au monde, le plaisir de venir au Cameroun entrainer. Entre scouting pour des académies américaines, et de la supervision, pour les clubs européens, le coach français, veut enrichir davantage son background. Après son récent passage avec succès dans les Balkans, doublé d’une longue carrière de formateur en France, celui qui est ami du coach Desabre de Coton Sport de Garoua, veut faire de la terre de Roger Milla, et de François Omam Biyick (ses idoles), sa future destination. Il se dit prêt à long terme, à se mettre au service de tout club professionnel, au projet sportif innovant et prospectif…

Sébastien Roques, on vous annonce proche de trouver un accord pour entrainer un club camerounais?

Proche est peut être un grand mot, mais disons que des contacts ont été établis. Et comme tout contact naissant, le plus dur est de finaliser.

Ce qui veut donc dire que vous avez une bonne connaissance du foot africain et du Cameroun en particulier?

Effectivement, déjà il existe une connexion naturelle entre le football français et le football africain à qui la France doit beaucoup. Mais, au delà de ça j’ai été bercé aux exploits des Lions Indomptables de 1982, puis bien évidemment la magnifique épopée en 90. Les footballeurs camerounais tels que Roger Milla, François Omam Biyick ou Cyril makanaky (qui évoluait a Toulon ma ville d’origine) m’ont fait autant vibrer que ceux des champions européens. Depuis le Cameroun tient une part prépondérante dans mon cœur de footballeur.


Le coach Sébastien Roques

Donc vous pensez qu'avec ce lien affectif, et votre background, entrainer au Cameroun sera chose facile?

Facile? Surtout pas, rien n’est facile dans la vie et surtout pas dans le football. Tout l’amour que l’on peut porter à une nation et à son football n’est pas un gage de réussite. Il faut déjà s’imprégner de la culture locale, de la méthodologie existante et ensuite y apporter une touche personnelle. Loin de moi l’idée de vouloir révolutionner les choses, mais par exemple je peux m’inspirer du travail exceptionnel effectué par Sébastien Desabre avec le Coton. Quoi qu’il en soit tout se fait par étape. Voir, observer, apprendre des autres et ensuite agir. Après avoir supervisé les jeux de la francophonie pour des clubs européens, j ai pu me faire une idée de la direction qu’avait pris le football camerounais, et si ma venue venait à se confirmer, j’ai une idée de ce que l’on peut travailler. Quoi qu’il en soit je pense être en mesure d’être à l’aise avec l’environnement au Cameroun.

Retracez-nous votre parcours d'entraineur...

Après une carrière de joueurs écartée très vite et très jeune en raison d’une blessure, je me suis tourné vers une carrière de coach. Comme tout débutant, j’ai commencé en bas de l'échelle en effectuant un travail de formation dans certains clubs amateurs. Puis ensuite les catégories U- 19 chez les hauts niveaux avant de rejoindre ma première équipe senior au FC Mougins Cote d’Azur, club d’ailleurs ou a aussi exercé le coach Desabre avant moi, après trois ans de bons et loyaux services, j’ai reçu une proposition en ligue lituanienne au Fk Atlantas, club qui était en perdition et que j’ai réussi à redresser en quelques mois. Mon transfert en début de saison dernière au Fk Kruoja (club qualifié pour le tour préliminaire de l’Europa league) autre club de l’élite lituanienne, s’est lui effectué dans des conditions surprenantes, et malgré une première place après 5 journées, il m’était impossible de rester au vu de la situation désastreuse du club. Par ailleurs, je travaille aussi en relation avec certains clubs européens pour des missions de scouting, ainsi que consultant pour certaines académies nord américaines. A ce moment précis, et malgré quelques touches avec l'Asie, j ai cette volonté de tenter l’expérience africaine et plus particulièrement camerounaise.


Sébastien Roques exulte

Avez-vous une préférence au niveau des clubs camerounais?

Il y a tellement de grandes équipes dans ce pays, qu’il est difficile d y faire un choix. J’ai connu de mémoire les duels fratricides entre le Canon et le Tonnerre (clubs de Yaoundé ; Ndlr), depuis la donne a quelque peu changé, et d’autres clubs sont venus occupés les premiers rôles.... Disons qu’étant donné que je compte m’installer en famille, il serait beaucoup plus simple pour moi d’être dans une grande ville, au niveau de l’intégration. Mais au final, ce qui m’importera c’est le projet du club. Car si une destination est confirmée, ce ne sera ni pour du court terme, ni pour faire du tourisme. Mais bel et bien pour construire quelque chose.

Comment jugez-vous le foot africain en général de nos jours, et celui du Cameroun dans le cas d'espèce?

Le foot africain est en pleine révolution, et beaucoup de pays émergeant sont en train d apparaître. Disons qu’à une époque le football africain se résumait à quelques équipes (Cameroun, Sénégal, Cote d’ivoire et pays du Maghreb...), dorénavant tout le monde y trouve sa place, et le Cameroun se doit de réaffirmer sa place de numéro un du foot africain. Le football camerounais possède une chance extraordinaire, c’est celle de la diversité de qualités. Il est l’un des seuls capable de produire des joueurs qui possèdent des qualités physiques extraordinaires mais aussi techniques. Le seul problème est que justement le physique semble avoir pris le pas sur le reste. Un savant mélange de combinaison de ces qualités, associé à une rigueur tactique de tous les instants doit suffire à remettre le Cameroun à la place qu’il n’aurait jamais du quitter.

Quel type d'entraineur seriez-vous, l'antithèse de ce qui existe au Cameroun, ou vous essayerez d'apporter de l'eau dans un moulin déjà inondé par la gangrène?

Je suis quelqu’un d’entier, droit dans ses baskets, aimant le travail, la rigueur... Pour le reste, il existe des domaines dans lesquels il est difficile de s’aventurer sans connaître réellement le terrain. Je n’aime pas parler en écoutant des on-dit, je me ferai ma propre opinion si cela doit se faire mais à chaque pays ses problèmes... La France possède les siens, la Lituanie en avait aussi, quant-au Cameroun malgré toutes les connaissances que j’ai, je ne veux fonder mon avis que sur ma propre expérience.


En pleine séance d\'entrainement

Dans votre périple, avez-vous rencontré des footballeurs camerounais ?

Oui quelques uns ! J’ai eu l’occasion de faire connaissance avec François Omam Biyick pour l’organisation d’un match de bienfaisance au canada. Il nous avait concocté un RDV avec Samuel Eto’o en Belgique lors d’un stage de l’équipe nationale... En Lituanie, un joueur camerounais (Belle Titi ; Ndlr) évoluait du côté du Fk Tauras, il est dorénavant de mes amis. D’autres comme Germain Tiko Messina et d’autres anciens internationaux chez les jeunes lions sont en contact avec moi pour que je puisse les orienter vers des clubs européens.

Les Lions Indomptables, selon vous peuvent-ils se qualifier pour la Coupe du Monde Brésil 2014?

Ce serait un cataclysme de voir une coupe du monde sans le Cameroun, surtout dans le berceau du football qu’est le Brésil. Le seul adversaire du Cameroun c’est le Cameroun lui-même. Les joueurs doivent rester focaliser sur un seul objectif, la qualification. Le reste n’importe que peu, car chaque joueur doit comprendre que cette coupe du monde, c est l’opium du peuple. Tous les intérêts personnels doivent passer après le reste, il sera toujours temps à la fin de cette campagne de qualification de tirer des bilans et de régler les comptes qui doivent être réglé. Mais les joueurs ne doivent pas oublier qu’ils portent en eux le cœur de plus de 20 millions de camerounais.

Et si d'aventure, le Cameroun reste inaccessible à votre égard, tenterez-vous par exemple avec le Gabon ou la Guinée Équatoriale?

Difficile de se prononcer, car il ne faut jamais dire fontaine je ne boirai pas de ton eau. Disons que si mon cœur parle, se sera le Cameroun et rien d’autres. Mais la vie est parfois faites bizarrement, on peut aimer sans être aimé en retour. Ma connaissance du football camerounais fait que je préférerai une carrière africaine qui soit au Cameroun, mais au final seul dieu décidera de ma future destination.

Entretien réalisé par Fils Noé. K
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