L’ancien entraineur d’Aigle royal de la Menoua Fernandez Fagnia Fagnia, présent à Dschang pour des raisons personnelles,  a accepté répondre à nos questions en revenant sur son passage à Aigle.

Comment vous vous portez?

Je me porte bien. Je suis à Dschang, après le décès de mon père pour saluer quelques amis et surtout voir dans quelles mesures je dois ramener mes effets à Douala.

Après votre départ d’Aigle royal de la Menoua, comment passez-vous vos journées ?

Un entraineur est d’abord celui-là qui accepte les décisions des dirigeants. Il est arrivé que les résultats ne suivaient pas et les dirigeants ont pris la décision qu’on se sépare. C’est ce qui a été fait. Je continue à vaquer à mes occupations.  Mais ce qui m’a le plus occupé est l’organisation des obsèques de mon père. Maintenant je regarde vers l’avant.

Est-ce que vous continuez à suivre les résultats d’Aigle de la Menoua ?

Biensûr que oui. Aigle est un club que je supporte. Je suis le premier supporter de ce club. Quand ils ont match, je prie beaucoup pour que les résultats soient bons. Malheureusement ce n’est pas encore vraiment ça. Je pense que Dieu leur donnera beaucoup de force pour qu’ils tiennent bons et qu’ils aient les résultats que nous attendions tous.

Comment comprendre que votre équipe Aigle de la Menoua ait gagné le tournoi amical d’avant-saison et qu’en championnat, on n’a pas pu voir cette équipe répéter ces performances ?

Quand vous avez fait une bonne préparation, il est normal de s’imposer dans le tournoi amical de la fraternité en gagnant Unisport,  Feutcheu FC et Bombadier pour remporter ce tournoi. Je pense que l’ambiance était encore bonne jusqu’à ce niveau-là. Faut pas oublier qu’il y a eu une assemblée où on a abouti à un consensus. Je pense qu’il faut que les dirigeants s’asseyent ensemble et se parlent pour que cette équipe décolle.  Le football sur le terrain c’est 30% et les préparatifs font 70% et dans ces préparatifs, on a le comportement des supporters, l’organisation du match  qui doit se faire sur le plan technique et aussi sur le plan administratif. Si vous travaillez sur le terrain et que l’environnement n’est pas bon, c’est clair que les résultats ne vont forcément pas suivre.

On parle beaucoup d’un effectif moyen à Aigle de la Menoua. Est-ce que les dirigeants n’ont pas assez mis les moyens pour que vous ayez un groupe compétitif pour le championnat ?

Il faut d’abord dire que nous étions dans un projet. Il n’était pas question que cette équipe détruise tout sur son passage ou caracole en tête du classement. Nous avons fait un recrutement moyen par rapport à l’objectif du club qui était d’éviter la relégation et d’être parmi les 10 premiers. Et l’année suivante intégrer le top 5 et remporter un titre pour la 3^e année. C’était ce projet qui avait été soumis à l’administration du club par l’international Léandre Tawamba Kana qui est un très grand responsable que je salue au passage. Nous avons mis sur pied un squelette qui devait comprendre un bon gardien de but Kologny Israël, malheureusement New Stars n’a pas pu le libérer. Dans l’axe, on devait avoir Souleymanou de Bamboutos mais il a désisté au dernier moment. Au milieu de terrain, on avait pensé à Moukoko et Ebanga et devant on voulait Kouam qui sortait de Fovu FC et sur le côté on pensait avoir Mformi Brillant. Et les jeunes qui sortent de ligues départementales et régionales devaient venir se greffer à ces joueurs que nous espérions avoir. Ainsi on devait avoir une bonne équipe qui devait décoller vers la 7^e ou 8^e journée.  

On retient de votre passage à Aigle, que l’équipe produisait du jeu mais elle ne marquait pas. Quelle est l’explication qu’on peut avoir ?

Je pense plus que c’était lié à l’environnement. Il y en a qui disent que la qualité du jeu n’était pas bonne. Si il n’y avait pas la qualité, on n’aurait pas gagné le tournoi amical d’avant saison, même si c’était des matches amicaux, ça restait une compétition. Nous devons dire la vérité : l’environnement n’était pas très bon. Dans ce club, il y a un et unique problème et j’ai eu l’occasion de le dire au Président Samuel Dogmo et à son vice Ghislain Nkenlifack que s’ils ne peuvent pas s’entendre, ce sera difficile pour l’équipe. S’ils regardent dans la même direction, je suis convaincu que les résultats vont suivre.

Quand vous regarder cette équipe, après votre départ, avez-vous l’impression qu’elle a avancé ou régressé ?

Je profite pour saluer Minkreo Birwe qui m’a remplacé. C’est un très bon entraineur de par le fait qu’il a permis au club de marquer de but et de signer une victoire. L’équipe est encore dernière, les supporters doivent être indulgents. Avec le temps, on pourra avoir des résultats.

Comment avez- vous jugé la sortie de votre collègue Minkreo Birwé qui estimait que tout était à refaire dans cette équipe d’Aigle ?

Je vais lui concéder cela. Le coach Birwe est un ami, un collègue et c’est aussi un bon entraineur. Je suis convaincu qu’il n’était pas dans son assiette. Ce sont des choses qui ne se disent pas entre collègues. Si je n’avais rien fait, il n’aurait rien trouvé.

Quel est le regret que vous avez, après votre passage à Aigle ?

Le petit regret c’est qu’il y a une poignée de jeunes qui aiment bien leur équipe qui ont tenté de me lyncher. Je ne peux pas leur en vouloir, je leur concède ça. Les supporters doivent encourager l’équipe.

Quel est le bon souvenir ?

Le tournoi amical que nous avons gagné et aussi je suis content pour Massoda qui est le premier buteur d’Aigle. Quand je l’ai fait venir, beaucoup ont estimé qu’il n’avait pas le niveau de l’Elite one.

Désormais libre, vous ne pensez pas à rebondir dans un autre club ?

C’est vrai que certains clubs m’ont contacté mais l’heure était aux préparatifs des obsèques de mon père. Maintenant que c’est passé, je crois que je vais discuter avec ces dirigeants pour m’engager dans un bon projet.

Interview réalisée par Léger Tientcheu à Dschang