Hugo Broos : L’homme des boucs émissaires





Eliminé de la prochaine coupe du monde en Russie l’année prochaine, le sélectionneur des Lions Indomptables Hugo Broos a voulu noyer les critiques sur sa personne et sa tactique en s’en prenant à son joueur Christian Bassogog qui a pourtant fait une belle entrée, lundi, face au Nigéria lors de la 4e journée des éliminatoires du mondial russe.

Il est coutumier du fait ! Hugo Broos n’a visiblement pas mal à sa communication. C’est juste  une stratégie, pour lui, de fuir les critiques sur sa personne et sur un système de jeu qu’il n’a jamais pu mettre en place depuis sa nomination en tant que entraineur des Lions Indomptables. Fan des schémas tactiques brouillons et des classements improvisés, l’entraineur belge avait surpris la planète foot en remportant la CAN au Gabon en janvier dernier. Un champion d’Afrique qui, lors de cette compétition, avait du mal à plaire à travers le football qu’il offrait. Les spécialistes du football ne donnaient jamais vainqueur le Cameroun au prochain match, même après une victoire.

Passé l’euphorie veinarde  de la CAN remportée, l’équipe d’Hugo Broos peine à convaincre aussi bien dans son jeu qu’au niveau des résultats. Les Lions sont désormais incapables de justifier leur sacre et qui mieux que l’ancien coach de la JS Kabylie pour trouver les raisons des contreperformances notoires du Cameroun. Ces justifications d’échecs à répétitions proviennent généralement des autres. Jamais chez lui !

Toujours des boucs-émissaires

Pour esquivez la responsabilité de la défaite en amical en Belgique, sa terre natale, contre la Guinée, Hugo Broos avait jeté aux gémonies les administrateurs de l’équipe nationale prétextant que ces derniers n’avaient pas fait leur boulot en retardant la prise de repas des joueurs. Une bonne opération de Com qui avait permis aux médias de cristalliser leurs attentions sur la gestion des Lions Indomptables oubliant de s’interroger sur les limites tactiques de Broos qui apparaissaient comme le nez sur une figure. Sur les absences des joueurs en sélection, le natif de Grimbergen a toujours rejeté la faute sur ses poulains. Lui n’évoquant jamais sa part de responsabilité dans le dégoût qu’éprouvent certains talents camerounais qui auraient été une plus-value à notre sélection. On pourrait citer : Idriss Carlos Kameni, Joël Matip, Amadou Ibrahim et plus récemment encore André Onana.

Après la débâcle à la dernière coupe des confédérations, le sorcier blanc n’avait pas loupé ses joueurs en leur prêtant une attitude d’enfants gâtés et qui lui le père n’avait pas été suffisamment sévère envers eux comme ce fut à la CAN gabonaise. Ce lundi, après l’élimination du Cameroun pour la prochaine coupe du monde et ce, avant les deux dernières journées de la fin de cette campagne des éliminatoires, Sir Broos qui n’a toujours pas gagné le moindre match dans ces éliminatoires n’a pas dérogé à la règle. Le bouc-émissaire a été trouvé : Christian Bassogog. Selon le coach, l’ancien joueur d’Aalborg a un jeu stéréotypé qui laisse à désirer. « Si j’avais encore 15 ans, Bassogog ne pourrait jamais me passer. S’est-il moqué avant d’ajouter. Tous les entraineurs savent comment il joue. Il ne crée pas ».  Après cette sortie fracassante de Broos, on est donc en droit de le  questionner sur la nécessité de convoquer Bassogog au regard des manquements qu’il a trouvés à ce joueur. Pourquoi le convoquer quand vous savez qu’il ne crée pas et ne peut pas surprendre ?

Le technicien belge n’aurait-il pas vu que l’entrée de Bassogog, tant réclamée par le public, a été salvatrice ? Devrait-t-on indiqué à Broos que c’est sur la passe de Bassogog que le Cameroun obtient le pénalty qui entraine l’égalisation ? Non. Hugo Broos n’est pas dupe et il le sait. Il fallait pas l’embarrasser sur la titularisation du sombre Jean Pierre Nsame. Il fallait pas le titiller sur la présence invisible de Benjamin Moukandjo sur le terrain. Fallait, non plus, s’interroger sur son projet de jeu pour cette double confrontation capitale face au Nigeria. Broos a fait du Broos. Jeter le meilleur joueur de la CAN à la vindicte populaire était une manière pour lui de balancer un os aux chiens de garde afin que ceux-ci se détournent de leur mission principale. Sauf que cette énième échappée ne marchera pas. L’élimination du Cameroun au prochain mondial est brutale et la défaite historique face au Nigeria, vendredi dernier, étaiet humiliante. Des éléments qui remettent sur scène les compétences de Broos. Depuis 1990, le Cameroun n’a raté qu’une seule coupe du monde (2006) et c’était après avoir convaincu et réussi plusieurs exploits sur le terrain avec Arthur Jorge notamment contre la Côte d’ivoire à Abidjan et à Yaoundé.

Léger Tientcheu

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